33 degrés à l'ombre. Un climat tropical, chaud et humide règne à l'année sur ces îles. Le rythme de vie est fonction de cette lourdeur ambiante, les gens marchent lentement, siestent à l'ombre sous les falés. On se désaltère toute la journée de jus de fruit et on boit à même la coco, fraîchement récoltée.
Notre rythme effréné d'occidental ne peut lutter, il faut lâcher prise.
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Falé : habitat traditionnel en bois sur pilotis, toit en feuilles de palme et parois murales tressées |
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Notre maison sans porte et sans serrure |
On ne s'encombre pas de vêtements serrés qui collent à la peau, homme ou femme, on laisse le corps prendre l'air en portant le lava-lava ou le paréo local coloré et décoré de motifs floraux.
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Lava-lava et bus coloré typique de l'île |
L'hibiscus ou la fleur de frangipanier glissée derrière l'oreille répand son doux parfum exotique. Les femmes ont de longs cheveux noirs et épais, les traits du visages sont fins et la peau est claire en comparaison avec la Mélanésie. La culture du tatouage est omniprésente. L'étymologie du mot tatouage est d'ailleurs d'origine polynésienne, nous sommes donc au coeur de cette pratique ancestrale qui s'est répandue dans le monde entier. Dans nos sociétés occidentales et modernes, on utilise le tatouage pour qu'il nous représente, nous démarque, nous identifie au sein d'un groupe social.
Aux Samoa, on dit "Tatau", le mot "Tatoo" en serait le dérivé. Le Tatau est un rite de passage qui représente l'héritage culturel et spirituel des Iles. Il marque l'entrée dans la maturité et l'engagement pour la culture ancestrale samoane.
Les hommes peuvent être tatoués des pieds à la tête tandis que les femmes se limitent en général aux extrémités comme les mains, les pieds ou les lèvres pour les Maoris.
Le corps des hommes est habillé par les motifs et lors de la danse, nul besoin de multiples parures.
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Motifs polynésiens au salon de tatouage d'Apia |
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Motif traditionnel masculin du Tatau : du bassin jusqu'aux genoux |
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Fia-Fia ou la fête locale, démonstrations de danses polynésiennes |
La danse fait aussi partie de la culture de Samoa. De jeunes générations continuent de pratiquer et voyagent même à l'étranger pour participer à des festivals et perpétuer la tradition.
Les femmes pleines de grâce enchaînent des mouvements lents tandis que les hommes, énergiques et massifs, frappent le sol de leurs pieds et poussent des cris graves.
S'il est encore autre chose de sacré aux Samoa c'est la religion. Au début du XIXème siècle, les îles du Pacifique ont vécu l'expansion du Christianisme. En 1830, La Société Missionnaire de Londres s'est installée chez les indigènes de l'archipel des Samoa.
La religion est omniprésente sur les îles, nous avons pu le remarquer avec le grand nombre d'églises implantées dans les villages, que ce soit en Polynésie ou en Mélanésie. Nous avions vu en Nouvelle-Calédonie que les femmes portaient les robes "mission" ou localement "robe popinée". C'est une tenue qui a été imposée par les missionnaires jugeant les tenues traditionnelles impropres à leurs yeux et qui s'est finalement imposée dans toute l'Océanie. Cette robe aux motifs bariolés n'a pas de décolleté et recouvre amplement le corps.
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Vue sur la coupole de l'église d'Apia : représentation du peuple indigène des Samoa |
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La prière avant le repas est de coutume et aller à l'église le dimanche, il en va de soi. Pour certains, ce serait même plusieurs fois par semaine.
Par curiosité, nous sommes allés assister à une messe de village, un dimanche matin. Depuis la route, face à l'océan, on pouvait entendre les chants. Vêtue d'une robe et les épaules recouvertes d'un châle, nous nous sommes approchés timidement mais une dame toute habillée de blanc, sortant de chez elle, nous a invité à l'accompagner, nous étions plus que bienvenus. L'église haute en couleurs, sans murs, laissait circuler un air chaud mais agréable. Un lieu de célébration très différent de ceux que l'on connaît en Europe, qui sont fermés, plutôt sombres et frais et où l'audience est assez figée.
Dans cette église, hommes, femmes et enfants chantent à plein poumons, debout, les bras en l'air, frappant dans leurs main, les yeux parfois fermés. Le prêtre est comme habité, il prêche les yeux clos tout le long, dans un flot de paroles continue et inaudibles pour nous (la messe est en samoan). Les enfants se déplacent, dansent, jouent.
Nous sommes les seuls étrangers présents et sommes donc publiquement remerciés d'être présents et bénis !
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Messe du dimanche matin, Upolu |
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