Le monde est un plein de mystères

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Allons le parcourir !

dimanche 24 mai 2015

Ile de Maré, la préservée

Carte dessinée par les enfants de Marcel et Louise, accueil en tribu dans une production de vanilleraie
Le désir d'île nous poursuit. Le besoin de sortir des sentiers battus aussi. L'île la moins visitée, la plus méconnue de l'archipel des Loyauté, un seul hôtel donc très peu de structures touristiques. Parfait. Allons-y.
On garde le même principe qu'à l'Ile des Pins :"slow-travel" ou une semaine devant nous en vélo.
L'île est plus grande cette fois-ci, 650m2, on n'en fera peut-être pas le tour mais ce n'est pas l'essentiel.
Je me réjouis aussi de savoir que 98% de la population est kanak et que la coutume est encore très présente. On y parle le Nengone, la langue de Maré.
On retrouve cet accueil mélanésien chaleureux qu'on avait expérimenté à l'Ile des Pins. La première tribu où nous séjournons est la tribu de Eni, tout au sud. Le village est très animé, sur la place principale les enfants jouent à la pétanque avec des billes et les hommes jouent avec de vraies boules. Les femmes sont occupées au bingo.
A la nuit tombée, on plante notre tente chez Céline, qui fait de l'accueil touristique. Pendant que Baptiste prépare le feu pour le repas, je suis attirée par des chants. Une répétition a lieu pour une fête religieuse. L'atmosphère est douce et joyeuse. 

Le lendemain on découvre le paysage environnant et on prend notre déjeuner sur la place du village. Le neveu de Céline nous avait conseillé d'aller goûter aux plats cuisinés avec les produits locaux.
Terrain de pétanque du village
Plage de Eni
Notre tente avec vue sur l'église et nos amis les chiens qui nous accompagnent partout

Lit de plein air sous les cocotiers !
Cuisine du marché

Poisson-perroquet frit, igname au lait de coco, banane poingo, riz et salade de concombre. Le tout accompagné d'un bol de citronnade maison
Des arêtes de poisson turquoises !
On a mangé comme des rois pour seulement 8 euros chacun, seuls touristes, une table pour nous a été installée dehors, curiosité des enfants et des chiens de passage.
Goûter l'igname était indispensable. Il s'agit d'une tubercule centrale dans la culture kanak qui donne lieu a de nombreux échanges cérémoniels. Le temps social s'écoule parallèlement au cycle du tubercule qui détermine la date des grands évènements comme le sacre du chef, le mariage, le deuil. Dans la tradition chaque homme a son champ d'ignames et la femme cultive son champ de taros. Celui qui n'a pas son champ d'ignames n'est pas un "vrai Kanak".
Le goût est délicieux, comparable à la pomme de terre mais avec une chair plus dense et plus farineuse avec une saveur de châtaigne.
Le poisson-perroquet est un poisson magnifique, bien représentatif de la diversité de couleurs que l'on peut trouver dans le lagon calédonien. Un goût divin.
Poissons-perroquet sur la marché de Nouméa
Pour ceux qui me connaissent je suis une inconditionnelle du Maggi, complètement accro. En Nouvelle-Calédonie j'ai trouvé le paradis. La bouteille trône toujours sur toutes les tables, un indispensable !

La découverte culinaire la plus improbable de ce séjour sur Maré aura lieu chez Charles et sa femme Hélène au village de La Roche. Un chef de famille chasseur sur son temps libre. Ils nous ont accueilli sur leur terrain et nous ont invité à manger avec eux à tous leurs repas !
Au premier déjeuner nous avons pu goûter du cochon sauvage. Nous avons parlé de la chasse et plus particulièrement de la chasse à la roussette. La roussette ou "renard-volant" est un mammifère indigène de la Nouvelle-Calédonie à différencier de la chauve-souris. En effet, la chauve-souris est insectivore tandis que la roussette est frugivore. Cet animal représente un met très apprécié par les locaux. Ils apprennent que nous n'avons jamais goûté à ce plat : ce sera chose faite, le menu du lendemain soir est planifié !...
J'assiste Hélène lors de la préparation du repas.
Deux poulets pour accompagner les roussettes, on mange encore comme des rois !


Voici les roussettes au lait de coco et à l'igname
Couper en morceaux c'est un peu moins ragoûtant mais on se lance !
Soirée bien animée avec le beau-frère d'Hélène
On décortique la bête
Il faut savoir que dans la roussette tout se mange ! Les boyaux, les ailes, le cerveau ou la langue...
Finalement le goût n'était pas déplaisant bien que surprenant tout de même. Une expérience unique qui restera dans nos mémoires !

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