Le monde est un plein de mystères

Le monde est un plein de mystères
Allons le parcourir !

lundi 27 juillet 2015

Une semaine d'hiver à Sydney

Quand on pense à l'Australie et à Sydney on imagine les tongs, le soleil, la chaleur, Bondi Beach et ses surfeurs mais Sydney en hiver c'est une expérience intéressante aussi. La ville investit dans des infrastructures étonnantes pour donner l'illusion du manteau blanc que les Australiens n'ont pas la chance de connaître sur leurs terres.
Iceberg urbain



Figurez-vous que les citadins n'ont pas froid aux yeux, ils portent volontiers des tongs avec un short et un bonnet en laine sans oublier les Ray-Ban, of course.
Le look l'emporte largement sur le baromètre et un corps tatoué ne saurait se dissimuler sous des manches longues ou pantalons, quel gâchis !
Ok, il fait 12 degrés et pour l'hiver on a connu pire sur nos terres alsaciennes du Nord-Est de la France mais si on jette un œil du côté de la plage, Bondi Beach (of course), on hallucine quand même un peu de voir des nanas en maillot de bain (et chaussettes aux pieds!). Certains se baignent à l'aise et d'autres courent en slip kangourou (sans jeu de mot) tandis que nous avons déjà superposé trois pulls pour braver ce vent froid et continu qui vient de Tasmanie. Oui vraiment quel étonnement.




Patinoire sur la plage
A Sydney, on loue une chambre via Airbnb dans l'appartement d'un homme que l'on apprend être cinéaste/documentariste et reconnu dans son milieu. Intéressant, nous sommes bien tombés et très bien accueillis. Le logement est bien situé et dispose d'une grande terrasse, un lieu qu'il investit régulièrement en organisant des projections privées sur invitations et par chance, il y en a une de prévue pendant notre semaine. L'occasion de découvrir une oeuvre de genre très poétique intitulée "Ashes and Snow"de l'artiste Grégory Colbert. Il s'agit en fait d'une installation d’œuvres photographiques et cinématographiques tout en sépia, sur fond épistolaire, qui retranscrit le lien entre l'Homme et l'animal. J'ai appris que cette exposition avait été la plus visitée de l'Histoire de l'art.


La projection urbaine sur le mur de façade de l'immeuble d'en face avec le passage du train régulier rend l'atmosphère très particulière, d'autant que la nuit tombée le thermomètre chute à 6 degrés ! Le public est restreint, les nationalités sont variées ; russe, philippine, française, australienne, polonaise. Un beau reflet d'une ville cosmopolite comme Sydney. 





Après du temps passé sur les îles, dans la nature, on profite d'être dans une ville pour se réconcilier avec les musées et le patrimoine.
La croisée des voyageurs



Photos de mariage d'un couple chinois






Art Gallery of New South Wales
Atelier pour enfants : initiation à la musique aborigène
Le livre le plus grand du monde !

Notre hôte nous a convié à le rejoindre pour assister à une performance unique de Marina Abramovic en résidence au Kaldor Public Art Projects de Sydney. Des dizaines de personnes font la file dehors.



A l'entrée on nous tamponne un numéro sur la main et on nous donne quelques consignes avant d'entrer. Tout le monde se débarrasse de ses affaires qu'on entrepose dans des casiers. Puis on nous dirige vers un premier espace où on saute, on s'étire, on s'échauffe en observant les mouvements réalisés par l'artiste sur un écran géant (celle-ci ne sera pas présente, je commence à comprendre que les acteurs de la performance c'est nous, le public).
Après cette première étape, nous entrons dans le monde du silence avec des casques anti-bruit. Dans ce hall immense, des dizaines de personnes déambulent dans leur bulle de calme, guidés par leurs envies de participer à différents ateliers ou différentes expériences sensorielles. De temps en temps, des personnes qui ne portent pas de casques (ceux-ci ne sont pas visiteurs) viennent nous prendre la main pour nous amener et nous accompagner tout en douceur vers un espace ou un autre. On se laisse porter. Un homme m'emmène sur une estrade hexagonale peuplée de gens debout, immobiles, les yeux clos. Il frôle mon visage de la paume de sa main pour que je ferme les yeux, il me lâchera doucement la main une minute après, lorsque j'aurais réussi à respirer profondément pour lâcher prise et profiter de ce moment de calme intérieur avec moi-même dans la foule. Contraste avec le foisonnement urbain continu de la journée. Je suis restée là un petit moment avant d'aller voir ce qui m'attendais ensuite.
Des gens assis, deux par deux, face à face, se fixent sans bouger, le dos droit, les jambes à angle droit. Ils n'ont pas choisi leur pendant, ils ont été guidés et placés. 
Un peu plus loin, des dizaines de lits de camps sont alignés et des hommes et des femmes sont allongés, sous une couverture, les yeux fermés. Ils semblent endormis et apaisés. Libres de rester ou de se lever. 
Pour ma part je me dirige vers la marche lente. Ils avancent sur une ligne droite vers un mur noir, au ralenti, comme en slow-motion. On a transgressé la réalité. Hors du temps. Je me sens détendue et pensive en sortant...AH si notre monde pouvait se mettre sur pause et ralentir, qu'on prenne le temps de se connaître soi-même, de s'apprécier et de se respecter.


dimanche 19 juillet 2015

Expérience de volontariat chez l'habitant kiwi

Lors de notre tour de la Nouvelle-Zélande en van nous avions envie de bouger, de rouler, de découvrir tous ces paysages que le pays avait à offrir. S'en mettre plein la vue, se gorger de montagnes, de collines, d'air et de lumière. Seulement voilà comment rentrer en contact avec les locaux lorsque l'on est nomade ? On aurait pu, il est vrai, toquer à la porte d'une maison de campagne et demander un morceau de terrain pour dormir mais il est vrai aussi que le pays est saturé de touristes en quête d'aventures et de jeunes comme nous voyageant de la sorte. J'imaginais déjà le soupir exaspéré d'un brave monsieur lassé de voir encore et encore ces Européens en mal d'aventures bientôt aussi nombreux que les moutons qui peuplent les pâturages.
Et oui, on arrive toujours un peu trop tard, tout est déjà fait...
Le volontariat ou Wwoofing ou Helpx fait d'ailleurs aussi partie du voyage pour les "backpackers" et si on est à la recherche d'originalité il faudra chercher ailleurs ! Mais on a quand même voulu tenter l'expérience.
Nous sommes au mois de juin, nous avons décidé de repasser un peu de temps en Nouvelle-Zélande après deux mois en Nouvelle-Calédonie et deux semaines à Samoa.
Il était intéressant de prendre la température en hiver, de retrouver les paysages hors saison touristique et de découvrir la chaleur d'un foyer kiwi.
Nous avons pris contact avec un couple vivant dans la région d'Auckland, propriétaires d'un Bed and Breakfast et exploitants de lavande, de citrons et d'olives. En été, la lavande est en fleurs, c'est la période d'extraction de l'huile essentielle et de la fabrication de savons. J'aurais aimé pouvoir assister et participer à cet ouvrage mais vous l'aurez compris en été, c'est la saison touristique et les volontaires se bousculent au portillon. Nous avions donc décidé de revenir en hiver, période plus calme pour trouver un lieu d'accueil.
Malgré tout, nous n'étions pas les seuls volontaires durant ces 10 jours, deux autres couples étaient accueillis en même temps. L'avantage est de pouvoir échanger avec des gens de notre âge mais pour nous le but était avant tout de partager un moment privilégié avec nos hôtes et de parler anglais en totale immersion. Seulement en Nouvelle-Zélande comme je le disais, les Européens sont très présents et les Français aussi donc avoir un autre couple français dans la maison n'était pas l'idéal...
Nous nous sommes donc mis d'accord pour ne jamais parler en français !
Tricia et John ont tous deux une forte personnalité et beaucoup d'humour, ils vivent dans une maison magnifique aux formes organiques et où les angles sont bannis. De grandes baies vitrées laissent voir la nature environnante de tous côtés. Le soir, tout le monde se réchauffait auprès de la cheminée y compris leur chat paresseux Tinkerbell.















Production artisanale d'huiles essentielles et de cosmétiques
Repas de fête !


Echange culturel à travers la cuisine : confection de knepfles alsaciens
Le temps de travail était de 4h par jour et 7 jours sur 7. Nous avions la matinée occupée de travaux d'entretien comme désherber, tailler les rosiers ou repeindre les clôtures.
Le reste du temps, si la météo n'était pas trop capricieuse, nous avons pu explorer un peu les environs, retrouver des amis à Auckland, découvrir la magnifique plage de sable noir aux reflets miroir de Muriwai ou le fameux pub de Riverhead, un des plus anciens du pays, ambiance locale garantie !





Le volontariat a du bon mais il faut bien choisir son lieu d'accueil tout de même et ne pas hésiter à partir si on a le sentiment désagréable d'être exploité.
Si l'expérience est positive, qu'un lien a pu se faire, le volontariat prend tout son sens et invite à la solidarité, à repenser les modes de fonctionnement habituels basés sur le profit.